Les ouvrages

Les ouvrages peuvent permettre de réduire l’aléa en écrêtant les crues dans les limites du schéma d’aménagement retenu.

 

a) Les barrages secs

Il s’agit d’ouvrages implantés sur les principaux axes de ruissellement  dans des vallées sèches. Ils sont souvent qualifiés de « Prairie inondable » car implantés dans les zones d’herbages. Le volume de stockage peut être supérieur à 35 000 m3.

La nomenclature de Barrage découle d’un Décret de Décembre 2011 qui fixe de nouvelles prescriptions et modalités de surveillance applicables aux ouvrages.

Les barrages sont constitués par des matériaux argileux qui ont été compactés afin d’obtenir une structure étanche et stable.

La zone d’assise du barrage sera décapée sur une épaisseur d’au moins 0,50 m pour éliminer toute trace de terre végétale. Une tranche d’ancrage d’une profondeur de 1,5mètre et d’une largeur de 3 mètres sera réalisée sous la partie centrale afin de garantir sa stabilité et son étanchéité.

Pour un barrage constitué de matériaux argileux et afin d’assurer la stabilité des talus, on retiendra les pentes suivantes : 

- Amont : 1 / 3

- Aval : 1 / 3

 

L’ouvrage est doté de plusieurs équipements visant à optimiser son fonctionnement et garantir sa pérennité :

 

- L’évacuateur de crue

L’évacuateur de crue doit évacuer par un système de trop-plein un débit instantané exceptionnel afin de limiter la montée du niveau d’eau qui mettrait le barrage en péril.

 

Sa conception dépend :

- du débit instantané maximum à évacuer,

- de la nature du sol et des matériaux à disposition.

 

L’évacuateur de crue se compose de 4 éléments qui sont : le seuil déversant, le coursier, les bajoyers et le dissipateur d’énergie.

 

Un revêtement est nécessaire face aux agressions dues aux transports de matériaux solides (abrasion, chocs). Il est constitué majoritairement de matelas de gabions (Reno) avec en complément un géotextile qui protège contre un risque d’érosion.

A la sortie du coursier les eaux arrivent avec une énergie cinétique importante qu’il s’agit de dissiper. 

L’ouvrage de vidange (pertuis)

Son rôle est de permettre une vidange totale de la retenue, de réguler le volume stocké. Pour permettre de garder un fonctionnement optimisé, les ouvrages doivent pouvoir se vider dans un délai n’excédent pas 36 heures.


 

b) Les bassins de rétention
Le bassin de rétention permet de stocker des volumes limités souvent inférieurs à 5000m3. Sa physionomie et sa localisation dépendent de la topographie et de l’espace disponible. Cet ouvrage se comporte comme une mare tampon mais avec un volume de stockage plus élevé. L’ouvrage va se vidanger par un débit de fuite. 
Implanté généralement à proximité de zones habitées, le bassin de rétention fait souvent l’objet d’un traitement paysager permettant une bonne intégration dans son environnement.


 

c) Les zones de Ralentissement dynamique des crues

Les lieux d’implantation des barrages et les bassins de rétention concernent majoritairement les vallées sèches. Néanmoins, le long des cours d’eau, il existe de fortes potentialités de stockage relatives au lit majeur.

 

Les zones d’Expansion des Crues sont des espaces naturels situés dans le lit majeur et sur lesquels les eaux vont venir s’épancher en période de débordement. Ils participent au laminage des crues et au ralentissement de l’onde de crue.

Ce rôle est accentué par la présence d’herbages ou de zones boisées qui contribuent à ralentir la crue par le simple effet des frottements et des obstacles.

 

Les zones de Ralentissement dynamique sont constituées d’une digue transversale à la vallée. Cet aménagement permet d’accroitre le volume de stockage dans une zone inondable. On parle alors de sur-inondation. Son fonctionnement est le suivant :

  • élévation du niveau des eaux lors d’une crue ;
  • le niveau des eaux atteint celui du déversoir d’alimentation (une zone de la berge ou de la digue abaissée et renforcée pour résister à l’érosion hydraulique) ;
  • les eaux se déversent dans une zone sans équipement essentiel, mais qui peut être exploitée de manière extensive : cultures, terrains de sport ou de loisirs… ;
  • les eaux remplissent progressivement l’espace et sont confinées par un merlon ;
  • l’eau s’évacue avec retard par un ouvrage de vidange, une fois que le niveau des eaux du cours d’eau a baissé. 

Dans le cadre des Etudes Globales de la vallée de la Saane et de la Scie, la valorisation des ZEC ou la création de ZRDC constitue un axe de réflexion.

 

ZRDC de Mouzon EPAMA
ZRDC de Mouzon EPAMA

d) La surveillance des ouvrages
Les ouvrages font l’objet d’une surveillance de la part des services du Syndicat de Bassins versants. Cette surveillance est différente suivant la situation. 
En période normale, une visite trimestrielle est assurée par deux agents. Elle permet de vérifier l’état général des ouvrages, de s’assurer du bon fonctionnement des systèmes de sécurité.
En période de crise, les agents se déplacent sur les ouvrages pour assurer une surveillance et identifier tout dysfonctionnement. Ils ne procèdent pas à des manœuvres sur les ouvrages.

e) L’entretien des ouvrages: une gestion en faveur de la biodiversité

 

La fauche:

L’entretien des ouvrages est réalisé par l’équipe verte.

Il consiste à l’entretien du génie végétal essentiellement, par fauche et élagage des haies et arbres se trouvant sur les sites.

La fauche est indispensable afin de pouvoir effectuer la surveillance des éléments de sécurité des ouvrages (organe de fuite, canalisations et buses, matelas rénos et surverse).

 

Cependant, dans une démarche de protection de la biodiversité, les ouvrages sont entretenus avec la mise en œuvre d’une gestion différenciée. Elle repose principalement sur le respect du vivant.

 

-Fauche d’Avril à Mai et de Septembre à Octobre, en dehors des périodes de nidification et du développement des insectes. Nous effectuons tout de même un passage à pied avant l’entretien pour visualiser un éventuel nid ou référencer les espèces faunistiques et floristiques à sauvegarder.

 

-Fauche sélective autour des éléments de surveillance et uniquement des espaces où se développent des espèces considérées comme invasives (orties, chardons, dogues), laissant ainsi place à des zones non fauchées, des zones dites refuges

 

-Fauche centrifuge, c’est-à-dire du centre vers l’extérieur du site, qui permet aux espèces d’avoir l’opportunité de fuir

 

-Une fauche haute à environ 10 cm permet aux insectes de trouver refuge près du sol.

 

 

Face au réchauffement climatique, laisser l’herbe se développer permet une régulation de l’humidité et de la température locale. Qui plus est l’herbe haute permettra une meilleure infiltration de l’eau en comparaison à une herbe coupée rase sèche ou une terre à nue.

 

 

La Taille des haies:

L’entretien des haies se fera uniquement d’un point de vue réglementaire et sécuritaire : gêne visuelle de la route, gêne pour les fils électriques, etc… car des arbres hauts permettent également une meilleure régulation thermique du site, un stockage de carbone plus important et une meilleure absorption de l’eau quand d’importantes pluviométries sont là.

 

Le pâturage:

 

 

Les plus grand ouvrages peuvent être pâturés après accord entre le Syndicat et un éleveur. Ces ouvrages ne sont pas autorisés aux bovins mais uniquement aux ovins (poids des bovins trop important).